On objectera en vain que, du tableau de tant de pères ridicules et coupables, résulte un enseignement négatif, et que cette perpétuelle satire peut indiquer aux chefs de famille tout ce qu’ils ont à éviter pour accomplir leur mission711. […] Le marquis aujourd’hui est le plaisant de la comédie ; et comme, dans toutes les comédies anciennes, on voit toujours un valet bouffon qui fait rire les auditeurs, de même, dans toutes nos pièces de maintenant, il faut toujours un marquis ridicule qui divertisse la compagnie737. » Cette satire des marquis est faite avec verve et hardiesse, mais sans fiel. […] Boileau, Satire VIII, v. 194. […] Cette tirade, qui date de février 1665 au plus tard (la première représentation est du 15 février 1665), donna à Boileau l’idée de sa Satire V, qui fut composée la même année, et qui avait d’abord pour titre : Discours sur la noblesse dépourvue de vertu. […] Il est curieux de remarquer que cette idée, qui est de Juvénal (Satire VIII, v. 138) : Incipit ipsorum contra testare parentum Nobilitas, claramque facem præferre pudendis, va s’affaiblissant un peu à chaque traduction : servir de jour est plus faible qu’être un flambeau, qui est plus faible que præferre facem.