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113. (1900) Molière pp. -283

C’est de cet usage que sont nés ces singuliers chevaliers dont le théâtre de Dancourt est rempli ; c’est de cet usage que sont nés aussi tous ces petits abbés du xviiie  siècle, qui, après que les roués de la Régence eurent mis l’athéisme et le libertinage à la mode, ne pouvaient pas faire un souper sans blasphémer, et dont Gilbert s’est si violemment moqué dans sa Satire du xviiie  siècle, où, en parlant d’un de ces derniers, il a dit : Dans un cercle brillant de nymphes fortunées, Entends ce jeune abbé, sophiste bel esprit ; Monsieur fait le procès au Dieu qui le nourrit, Monsieur trouve plaisants les feux du purgatoire ; Et, pour mieux amuser son galant auditoire, Mêle aux tendres propos des blasphèmes charmants, Lui prêche de l’amour les doux égarements, Traite la piété d’aveugle fanatisme, Et donne, en se jouant, des leçons d’athéisme. […] Vous pouvez voir aussi ce qu’en dit Boileau dans sa dixième satire, et le portrait qu’il trace du directeur de conscience : Bon.

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