L’ouvrage de l’abbé d’Aubignac est une satire grossière, rédigée par l’auteur pour plaire à la cour et à la masse corrompue de la société de Paris. […] Dans sa satire, il décrit leurs usages, leurs mœurs, leur conversation ; il indique le quartier, les rues, les maisons qu’elles habitent, leur rang, leur qualité. […] La satire de d’Aubignac et Les Précieuses de Molière, deux ouvrages de la même année 1654, prouvent l’existence des Précieuses dans cette même année, et aussi leur nouveauté. […] Ce n’est point une apologie ; ce n’est point une satire : c’est une narration plus ou moins suivie, plus ou moins fidèle d’une multitude de faits et d’anecdotes qui concernent cette classe de la société, distincte du reste. […] Et n’y aurait-il pas eu autant d’inhumanité que d’insolence, et surtout de sottise, à diriger en plein théâtre des traits de satire contre une octogénaire qui, ne disposant plus de la puissance de la vogue et de la mode, n’avait point à répondre de leurs écarts ?