Le poète raconte que, marchant dans la rue Sacrée, en rêvant, selon sa coutume, un homme dont il savait à peine le nom s’est attaché à lui, et l’a importuné au point de lui rappeler la prédiction que lui fit dans son enfance une magicienne : « Cet enfant, dit-elle, ne périra ni par le poison, ni par le fer de l’ennemi ; il ne mourra ni d’une fluxion de poitrine, ni d’une pleurésie, ni de la goutte ; ce sera un causeur impertinent qui le fera expirer tôt ou tard : s’il est sage, il évitera les grands parleurs. » Gli interompimenti di Pantalone. […] Les caractères. — L’amant latin est un grivois à qui Alcmène est sans cesse obligée de répéter, finissez donc : le galant français a des manières plus circonspectes ; Alcmène le trouve même trop doucereux, puisqu’elle lui dit : Amphitryon, en vérité, Vous vous moquez de tenir ce langage, Et j’aurais peur qu’on ne vous crût pas sage, Si de quelqu’un vous étiez écouté. […] Tout le monde sait que Molière, après avoir pris son lait en présence de ses amis, était allé se coucher, et que, réveillé à temps pour les arrêter, il y parvint, d’abord en leur reprochant avec amitié d’avoir formé le plus sage des projets sans le mettre de la partie, ensuite en leur conseillant d’attendre le grand jour, afin de ne pas étouffer dans les ténèbres l’éclat de cette belle action ; mais tout le monde ne sait pas que Molière fut réveillé par Baron, et que son mentor l’en récompensa en lui faisant sentir à quel point la débauche et la passion du vin sont indignes d’un homme.