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148. (1892) Vie de J.-B. P. Molière : Histoire de son théâtre et de sa troupe pp. 2-405

Et, en effet, il n’est que sage d’opposer à la jeunesse, que tentent ces destinées exceptionnelles, une prudente résistance ; l’opposition de la famille est surtout légitime. […] Ce prince y fut accompagné De maint courtisan bien peigné, De dames charmantes et sages, Et de plusieurs mignons visages. […] Ce n’est qu’un sujet chimérique, Mais si bouffon et si comique, Que jamais les pièces du Ryer, Qui fut si digne du laurier, Jamais l’Œdipe de Corneille, Que l’on tient être une merveille, La Cassandre de Boisrobert, Le Néron de monsieur Gilbert, Alcibiade, Amalazonte 60, Dont la cour a fait tant de compte, Ni le Fédéric de Boyer, Digne d’un immortel loyer, N’eurent une vogue si grande Tant la pièce semble friande À plusieurs, tant sages que fous ! […] Marie Mancini, célèbre par son roman avec le jeune Louis XIV, était une précieuse émérite ; elle figure sous le nom de Maximiliane dans Le Grand dictionnaire des précieuses, et Loret lui avait décoché ce compliment à brûle-corsage : Le roi, notre illustre monarque, Menait l’infante Mancini Des plus sages et gracieuses Et la perle des précieuses. […] Voltaire, qui a composé L’Écossaise, et qui a commis les innombrables et incroyables personnalités que l’on sait, Voltaire, sage pour les autres, déclare que Molière a dépassé les bornes permises, que cette satire est cruelle et outrée, et qu’il est honteux que les hommes de génie se laissent aller à de tels emportements.

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