/ 125
62. (1881) La philosophie de Molière (Revue des deux mondes) pp. 323-362

Bientôt, arrivant à des points plus sérieux et renonçant à la badinerie, l’auteur accuse ouvertement Molière de tenir école de libertinage et de faire de la majesté divine le jouet d’un maître et d’un valet de théâtre, « d’un athée qui s’en rit et d’un valet qui en fait rire les autres ». […] Pourquoi n’a-t-il pas confié cette tâche à un homme éclairé et sérieux, comme le Cléante de Tartuffe ? […] Il semble donc que, pour Molière comme pour Sganarelle, le dénouement n’est pas quelque chose de très sérieux, que c’est un foudre en peinture puisqu’il ne fait pas même peur à un valet grossier et superstitieux. […] Il sera rappelé au monde par le devoir ; il y rapportera non pas moins de délicatesse et d’honneur, mais moins de susceptibilité ; il apprendra à se faire respecter et écouter sans blesser personne ; il tiendra à distance les fats sans cervelle, les faiseurs de petits vers, les prudes et les coquettes ; il rencontrera quelque Éliante d’une âme forte et sérieuse, capable de le comprendre et de l’aimer.

/ 125