De peur de verser dans le tragique, il fait souvent d’Harpagon une simple marionnette dont on n’a pas assez d’horreur parce qu’on ne le prend pas assez au sérieux. […] Ensuite, comme directeur de théâtre, il était aux ordres du public, et le public de son temps était habitué à la comédie comique, et non à la comédie sérieuse, et non surtout à la comédie tragique. […] Remarquez qu’il a essayé très diligemment de la comédie sérieuse ; mais qu’il n’y a pas été encouragé, loin de là. […] Il est l’homme qui, dans la Critique de l’Ecole des Femmes, fait les observations sérieuses, les critiques pertinentes, celles qui ont été faites par les gens de métier ; il est hostile, il est amer, il est vétilleux, mais il est sensé, et quand il dit qu’Arnolphe est un homme sérieux et un homme d’esprit dans beaucoup d’endroits, c’est qu’Arnolphe a été pris ainsi par la majorité du public. La preuve en est que Dorante qui répond à Lysidas ne le réfute nullement sur ce point, ne lui reproche aucunement d’avoir dit qu’Arnolphe est souvent homme sérieux et homme d’esprit.