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120. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135

Récemment encore, le roi venait d’écrire le nom de Molière sur cette glorieuse liste de gens de lettres et de savants, honorés des libéralités de Sa Majesté, et le poète s’était empressé de remercier le roi, à la façon d’un poète comique pour qui tout est sujet de comédie et même un compliment. […] Il avait engagé sa muse à gratter à la porte du roi, à montrer de loin son chapeau, à monter sur quelque chose pour être aperçue, à crier : Monsieur l’huissier ! […] Boursault et les petits êtres qui pullulaient à l’Hôtel de Bourgogne ; et cela, à Versailles, dans le palais du roi, en présence du roi ! […] Il arrivait donc en toute hâte : — Tête-bleu, Messieurs, s’écriait-il (il jurait devant le roi), tête-bleu, me voulez-vous faire enrager aujourd’hui ? […] Le roi avait dans cette pièce la comédie de la coulisse, cette comédie qui se passe derrière le rideau, et que Molière a découverte, comme il les a toutes découvertes.

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