Elle le somme de s’expliquer ; Charlotte le presse de son côté et le voilà, entre ces deux jeunes filles, leur parlant à l’oreille, l’une après l’autre, les trompant toutes les deux ensemble, chacune sous les yeux de sa rivale, et se retirant maître de la situation. […] Deux femmes se disputant un homme, sur qui chacune d’elles croit avoir des droits, ne lui laissent pas le loisir de les prendre à part, de leur parler à l’oreille ; elles s’aperçoivent fort bien, quand on leur offre le bras droit, que le bras gauche est donné à la rivale, et le jeu est si grossier qu’il est impossible, à ne consulter que la réalité de la vie ordinaire, qu’elles s’y laissent prendre. […] Au moment où elle débute, Clitandre, qui vient de dire inutilement beaucoup de mal de Trissotin, son rival, est enragé contre lui. Car ce rival indigne lui vole son Henriette, et il ne mérite, en aucune façon, la préférence que lui donne Philaminte. […] Mais il est furieux, mais il prétend confondre son rival, mais il l’accable avec une sorte de rage.