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20. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE IX. De l’Adultère et des Amours faciles. » pp. 166-192

Peut-être pourrait-on dire que nous sommes plus délicats aujourd’hui qu’on ne l’était il y a deux siècles, et que nous affectons d’être « plus chastes des oreilles que de tout le reste du corps615 ; » il est vrai que le mot grivois ou gaulois, si l’on veut, était alors admis partout, excepté chez les précieuses, et que les dames même ne faisaient point de façon d’en rire : c’était une suite de la licence du seizième siècle616. […] Lorsque pour rire on s’assemble, Les plus sages, ce me semble, Sont ceux qui sont les plus fous : Ne songeons qu’à nous réjouir : La grande affaire est le plaisir639 ! […] Que penser d’une pièce où le parterre applaudit au mensonge, à l’infidélité de celle-ci, et rit de la bêtise du manant puni ?  […] La seule excuse du comédien serait la nécessité de faire rire : Molière sa¬vait faire rire autrement. […] V des Maximes et Réflexions sur la Comédie : « La postérité saura peut-être la fin de ce poète comédien, qui, en jouant son Malade imaginaire ou son Médecin par force, reçut la dernière atteinte de la maladie dont il mourut peu d’heures après, et passa des plaisanteries du théâtre, parmi lesquelles il rendit le dernier soupir, au tribunal de celui qui dit : Malheur à vous qui riez, car vous pleurerez (Luc, VI, 25).

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