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105. (1870) La philosophie dans le théâtre de Molière (Revue chrétienne) pp. 326-347

Peut-on croire que le désir de notre auteur eût été de nous faire rire, et qu’il se soit moqué d’Aristote et de son autorité, seulement pour accomplir son métier de comique (29)? […] À peine s’est-il moqué de Descartes, par la bouche de Philaminte s’écriant : Le corps, cette guenille, est-il d’une importance, D’un prix à mériter seulement qu’on y pense, que tout aussitôt Chrysale nous fait rire aux dépens du sensualisme de Gassendi : Oui, mon corps est moi-même, et j’en veux prendre soin. […] Molière a vu les excès des deux systèmes qui se partageaient alors la domination des esprits, et il nous les a signalés, tout en nous faisant rire. […] Est-ce bien loin de Molière, et n’a-t-on pas décidément le rire bien facile, quand « on ne peut s’empêcher de rire du prétendu épicurisme de Molière, fondé sur l’épicurisme de son maître (57) ? 

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