Molière, en exposant l’humeur bizarre d’Alceste, n’a point eu dessein de discréditer ce qui en était la source et le principe ; c’est sur la rudesse de la vertu peu sociable, et peu compatissante aux faiblesses humaines, qu’il fait tomber le ridicule du défaut dont il a voulu corriger son siècle. […] Il n’a manqué à Molière que d’éviter le jargon, et d’écrire purement ; quel feu, quelle naïveté, quelle source de bonne plaisanterie, quelle imitation de mœurs, et quel fléau de ridicule ! […] « Molière découvrant finement le ridicule et l’imitant plaisamment ; exact et pur dans ses écrits, sans qu’il lui en coûtât du travail ; serré dans sa prose, et coulant dans ses vers ; plein de maximes sensées et de bons mots. […] Les Précieuses ridicules, comédie en un acte, en prose, représentée sur le théâtre du Petit-Bourbon, 1659. […] Le ridicule outré d’un provincial donne lieu à un intriguant de profession, qui est dans les intérêts d’Éraste, d’imaginer divers moyens pour détourner également, et Oronte de donner sa fille à M. de Pourceaugnac, et M. de Pourceaugnac de finir le mariage qui l’avait attiré à Paris.