Ils étaient riches, ces Poquelin ; ils étaient sages ; seulement le grand-père était un bel esprit qui gâtait son petit-fils (c’est l’usage), et quand le grand-père et le petit-fils traversaient le Pont-Neuf tout rempli de farces, de comédies, de chansons, de tréteaux joyeux, d’arracheurs de dents, d’opérateurs et d’avaleurs de pois gris, Molière s’en est souvenu, le vieillard et l’enfant tout joyeux ne se lassaient pas des amours de Tabarin et des gaietés de Francisquine. — Ah ! […] Le roi lui fit l’honneur de le pleurer tout un jour : mais le lendemain il déclarait qu’il serait désormais son premier ministre à lui-même, et rien n’était plus facile, grâce à Richelieu : il avait délivré la couronne des petites tyrannies qui l’entouraient ; grâce à Mazarin : il laissait un roi riche au milieu d’une noblesse appauvrie, et par conséquent dépendante.