Enfin le temps se faisant noir, On prit congé du promenoir, Et passant dans d’autres régales, On fut dans de fort riches salles, Remplir intestins et boyaux, Non de jambons ni d’aloyaux, Mais d’infinités de viandes, Si délicates, si friandes, Y compris mille fruits divers, Les uns sucrés, les autres verts, Que cela (chose très certaine) Passe toute croyance humaine. […] D’avoir d’une si belle main, Si blanche, et même si royale, Obtenu ce riche régale, À savoir épée et baudrier, Propres pour un jeune guerrier. […] Mais entre tant de rares choses, Le Printemps2 avecque ses roses, Avec ses œillets, et ses lys, Qui semblaient fraîchement cueillis, Son visage et sa riche taille, Charmèrent, dit-on, tout Versailles : Puis le soir, on fit un repas, Si plein de superbes appas, Qu’on n’a, dans pas un siècle antique, Rien vu qui fût si magnifique : Car enfin on n’a jamais su, Et dans nulle auteur aperçu, Que sans miracles, ou magies, On ait vu deux mille bougies, Éclairer par profusion, Une seule collation.