Je ne manque pas d’occupation, Dieu merci : il faut que j’aille chez le Traiteur ; de là chez l’Agent de change ; de chez l’Agent de change, au logis ; & puis il faudra que je revienne ici joindre M. […] M. le Chevalier m’attend : je vais lui rendre compte de l’arrangement de son repas ; & puis je reviendrai ici prendre possession de M. […] « L’acteur qui quitte la scene pour quelque action importante, à laquelle il faut qu’il s’emploie ailleurs, doit avoir quelque temps raisonnable pour la faire ; & s’il revient aussi-tôt que la musique assez courte & assez mauvaise a cessé, l’esprit des spectateurs est trop surpris en le voyant revenir si-tôt. Au lieu que quand un autre a paru avant son retour, l’imagination du spectateur qui a été divertie par cet autre acteur, ne trouve rien à redire quand il revient ; & comme les spectateurs aident eux-mêmes au théâtre à se tromper, pourvu qu’il y ait quelque vraisemblance, ils s’imaginent facilement que ce personnage a eu assez de temps pour ce qu’il vouloit faire, quand avec la musique ils ont eu devant les yeux un autre objet qui a presque effacé l’image qu’ils avoient de celui qui leur étoit demeuré le dernier à l’esprit, dans l’acte précédent ». […] Je coquette fort peu, c’est mon moindre talent, Et de profession je ne suis point galant : Mais j’en ai servi vingt de ces chercheurs de proie, Qui disoient fort souvent que leur plus grande joie Etoit de rencontrer de ces maris fâcheux, Qui jamais sans gronder ne reviennent chez eux ; De ces brutaux fieffés qui, sans raison ni suite, De leurs femmes en tout contrôlent la conduite, Et, du nom de mari fiérement se parants, Leur rompent en visiere aux yeux des soupirants.