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144. (1746) Notices des pièces de Molière (1661-1665) [Histoire du théâtre français, tome IX] pp. -369

« Le capitaine, ayant fait sauter son vaisseau dans un combat, revient à Londres, sans secours, sans vaisseau et sans argent, avec son page et son ami, ne connaissant ni l’amitié de l’un, ni l’amour de l’autre. […] Enfin où chacun a marqué si avantageusement son dessein de plaire au roi, dans le temps où Sa Majesté ne pensait elle-même qu’à plaire, et où ce qu’on a vu ne saurait jamais se perdre dans la mémoire des spectateurs, quand on n’aurait pas pris le soin de conserver par écrit le souvenir de toutes ces merveilles. » Après avoir parlé des fêtes qui précédèrent, et qui suivirent la représentation de La Princesse d’Élide, il est nécessaire de revenir à cette même pièce, dont M.  […] Le prince, revenu de l’étonnement où l’a jeté le discours de la princesse, lui répond : [*] Qu’il admire la conformité de leurs sentiments, puisqu’il vient d’éprouver un changement tout semblable ; qu’autorisé par son exemple, il va lui rendre confidence pour confidence, et qu’une des princesses ses cousines, l’aimable et belle Aglante, a triomphé de son cœur. […] Elle fut à Rouen, mais au lieu de préparer son spectacle, elle mangea ce qu’elle avait d’argent avec un gentilhomme de M. le prince de Monaco, nommé Olivier, qui l’aimait à la fureur, et qui la suivait partout ; de sorte qu’en très peu de temps, la troupe fut réduite dans un état pitoyable ; ainsi destituée de moyens pour jouer la comédie à Rouen, la veuve Raisin prit le parti de revenir à Paris avec ses petits comédiens et son Olivier (au commencement de l’année 1666). […]       J’ajoute ici que je reviens, De ces beaux petits comédiens, Qui consacrent toutes leurs veilles, Et leurs agréables merveilles, À notre Dauphin glorieux, Et qu’on admire parmi eux, Une actrice toute nouvelle, Toute charmante et toute belle, Et qui joue à merveille aussi, Vrai comme je l’écris ici.

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