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160. (1802) Études sur Molière pp. -355

Molière, contraint de retirer sa pièce, n’osa même pas la faire imprimer. […] La reprise du Ballet des Muses ayant eu lieu à Saint-Germain, au mois de janvier, fournit à Molière l’occasion d’en retirer les Pastorales qu’il avait données l’année précédente, et dont il était aussi mécontent que ses amis ; il substitua, à ces deux ouvrages indignes de sa plume, Le Sicilien, ou l’Amour peintre. […] Cette comédie, l’un des chefs-d’œuvre de Molière, fut jouée sans succès au commencement de février ; l’auteur, forcé de la retirer à la septième représentation, ne la fit reparaître que le 9 septembre suivant, deux mois avant George Dandin, donné pour la première fois à Paris, le 9 novembre : c’est donc à tort que plusieurs éditeurs ont placé cette dernière pièce avant L’Avare ; et nous avons pour garant de notre opinion trois gazettes rimées de Robinet. […] Dans la comédie dont nous parlons, Trissotin, croyant Henriette sans bien, se retire ; mais Clitandre, aussi généreux que l’autre est lâchement intéressé, offre de réparer le mauvais destin de toute la famille ; et ce procédé réunit sur lui tous les suffrages.

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