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112. (1850) Histoire de la littérature française. Tome IV, livre III, chapitre IX pp. 76-132

Ce que nous remportons de la représentation de l’Étourdi, c’est l’idée de ce singulier travers dans lequel on s’enfonce plus avant par la résolution même qu’on prend de s’en défier. […] On demandait, au lieu de ces travers bourgeois que le poète châtie, soit en donnant un violent dépit à un fantasque, soit en rendant un jaloux ridicule, et qui ont pour effet d’inquiéter un couple amoureux, de faire craindre à l’amant qu’on ne lui enlève sa maîtresse, à la maîtresse qu’on ne la marie de force ; on demandait la représentation d’un vice à la fois redoutable et ridicule, qui scandalisât la société tout entière, en mettant le malheur dans une maison. […] C’est sans doute ce qui rend le Misanthrope si attachant à la lecture ; mais c’est peut-être ce qui en rend la représentation un peu froide. […] On sort d’une représentation du Cid ou d’Athalie avec une profonde admiration pour le génie ; on sort d’une pièce de Molière avec de l’amitié pour l’homme.

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