En un mot, cette pièce est d’un bout à l’autre un effort du plus grand génie, qui triomphe du sentiment moral par la force comique, au point de rendre d’honnêtes époux ridicules, et de faire trouver excusable, agréable, admirable, le plus odieux adultère. […] Il faut citer, pour pouvoir l’admirer et le condamner en même temps, ce léger et séduisant langage de la corruption innocente, qui fut avec tant de succès imité mais non égalé par les petits poètes du dix-huitième siècle ; il faut rendre à Molière l’honneur et la honte des bergeries. […] C’est le printemps qui rend l’âme À nos champs semés de fleurs ; Mais c’est l’Amour et sa flamme Qui font revivre nos cœurs. […] Si les arts ont un pouvoir funeste, c’est de rendre séduisant, entraînant, irrésistible, ce qui tout d’abord aurait révolté la vertu. […] Remarquez l’immoralité de rendre Dieu créateur responsable des excès de nos passions.