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17. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE II. La Débauche, l’Avarice et l’Imposture ; le Suicide et le Duel. » pp. 21-41

Ce qu’il faut remarquer , ici, c’est, la moralité absolue d’une œuvre où, d’un bout à l’autre, un scélérat supérieur, couvert des dehors les plus séduisants pour les bonnes âmes, revêtu de modestie, de désintéressement, de charité, de Dieu même empreint sur son visage 79, est sans cesse démasqué, méprisé, condamné, et enfin puni, sans la moindre restriction de la part de l’auteur, ni la moindre hésitation possible chez le spectateur. […] Il faut remarquer que l’archevêque de Paris et Bourdaloue ont pris l’un et l’autre ces idées et même ces expressions dans la relation intitulée les Plaisirs de l’Ile enchantée, Paris, 1665 : « Le roi connut tant de conformité entre ceux qu’une véritable dévotion met dans le chemin du ciel et ceux qu’une vaine ostentation de bonnes œuvres n’empêche pas d’en commettre de mauvaises, que son extrême délicatesse pour les choses de la religion ne put souffrir celte ressemblance du vice avec la vertu qui pouvoient être pris l’un pour l’autre, et quoique l’on ne doutât pas des bonnes intentions de l’auteur, il défendit pourtant celte comédie en public, et se priva soi-même de ce plaisir pour n’en pas laisser abuser à d’autres moins capables d’en faire un juste discernement. » Voir J. […] Fénelon approuvait Molière, et dans le Tartare, il a réservé une place aux tartuffes : « Il y remarqua beaucoup d’impies hypocrites, qui faisant semblant d’aimer la religion, s’en étaient servis comme d’un beau prétexte pour contenter leur ambition, et pour se jouer des hommes crédules. […] III : à l’occasion de cette scène, on doit remarquer avec quelle légèreté parle Fénelon (Lettre à l’Académie française, VII).

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