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8. (1821) Notices des œuvres de Molière (VI) : Le Tartuffe ; Amphitryon pp. 191-366

Molière, en attaquant un vice que l’église croit souvent devoir ménager, ou que du moins elle se réserve de combattre, n’eut certainement pas le désir de servir les intérêts de la religion, qui étaient plus qu’étrangers aux siens. […] Quel en pouvait être l’effet par rapport à la religion, à la dévotion véritable ? […] Il ne m’a pas été possible de confondre l’homme éloquent et vertueux dont s’honorent à la fois l’église et la littérature de notre pays, avec ces odieux sycophantes qui auraient pardonné à Molière d’attaquer la religion, s’il ne les eut pas attaqués eux-mêmes. […] Une religion toute sensuelle comme le polythéisme, n’exigeait pas cette pureté de mœurs, cette abnégation de soi, ce renoncement au plaisir que la nôtre commande, et dont on peut outrer les apparences pour imposer au peuple et pour le tromper. […] Quand il s’agit de littérature, l’opposé d’un homme du monde, c’est un homme de lettres ; et, quand il s’agit de religion, c’est un homme d’église : il n’y a pas une troisième classe d’hommes à placer entre ces deux-là.

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