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Les Espagnols peuvent mettre en scène les saints, les prêtres, les mystères de la religion ; à nous, il est interdit de nommer aucune chose qui se rattache à ces idées vénérées. […] Il traduit donc : « Bisogna ricordarti de buoni principi : »C’est-à-dire : « il faut te souvenir des bons principes », — et voilà la religion sauvée ! […] Il est permis d’en douter ; car, dès l’instant où se révèle pour lui un projet de mariage, évidemment ce n’est plus un ecclésiastique qui est en scène, et la colère des « dévots » est sans objet, puisqu’il est vrai que ce n’est point des attaques contre la religion, mais des attaques contre eux-mêmes, que furent blessés ceux qui s’en scandalisèrent (Préface du Tartuffe). […] Dans Sganarelle, Gorgibus engage sa fille à laisser là la lecture de Clélie pour savourer celle de ces petits livres soi-disant pieux, animés souvent de bonnes intentions, mais qui trouvent moyen de jeter de la dérision sur les choses les plus respectables, la morale et la religion : « Lisez-moi, comme il faut, au lieu de ces sornettes, « Les Quatrains de Pibrac, et les doctes Tablettes « Du conseiller Mathieu ; l’ouvrage est de valeur « Et plein de beaux dictons à réciter par cœur. […] Seulement, elle se rencontra à l’imprévu avec une de ces préoccupations publiques, avec un de ces grands actes de la religion devant lesquels se désavoue — se désavouait lui-même le plaisir du théâtre.

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