/ 92
3. (1881) La philosophie de Molière (Revue des deux mondes) pp. 323-362

Permettre au théâtre de jouer l’hypocrisie, c’était lui donner juridiction sur les matières de piété : à qui appartient-il de distinguer le vrai du faux en matière de religion, sinon à la religion elle-même ? […] Admettons qu’il soit permis à la comédie d’attaquer, à son point de vue, les vices qui relèvent de la religion. […] Peut-on combattre l’hypocrisie sans nuire à la religion ? […] La religion couvre tout. […] Qu’un comédien fût quelque peu indifférent en matière de religion, nous n’avons pas de peine à le croire, n’eût-il écrit ni Tartuffe ni Don Juan : mais cette indifférence de profession allait-elle jusqu’à l’incrédulité systématique, même en religion naturelle, et à un dénigrement volontaire et calculé de la religion chrétienne ?

/ 92