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161. (1885) Études sur la vie et les œuvres de Molière pp. -461

Voici ce qu’il dit à propos de ses comédies : « Il s’y est joué le premier, en plusieurs endroits, sur les affaires de sa famille, et qui regardaient ce qui se passait dans son domestique. […] Molière n’avait qu’à regarder autour de lui, pour trouver vingt seigneurs capables de payer leur marchand d’étoffes des mêmes politesses que don Juan, car il était alors de bon ton de n’avoir pas d’autre monnaie avec ses fournisseurs, et c’eut été déroger que d’agir autrement. […] Quoiqu’il n’y regarde pas de près, ces consciences bourguignonnes du Mâconnais et de l’Autunois ne sont pas dignes de son prosélytisme impatient. […] Dès le temps dont nous parlons, on en aurait trouvé de bien plus raisonnables, çà ne regarder que dans son ménage. […] Il les regardait de haut, moins comme des œuvres méchantes que comme de méchantes œuvres, et lui, qui était, « par caractère, doux et complaisant », comme l’a dit la bonne vieille comédienne, qui esquissa sa vie vers 1740, il semblait avoir alors je ne sais quel air d’altier mépris, que les sots prennent pour de l’orgueil.

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