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218. (1882) L’Arnolphe de Molière pp. 1-98

C’est lui : c’est Molière ; vous le reconnaissez ; ou plutôt, point du tout ; ce n’est pas Molière, car il joue ; c’est son personnage que vous avez sous les yeux ; un homme de quarante ans passés, assez bien nourri, de bonne mine et l’air fort satisfait de soi ; il y a dans sa toilette quelque prétention au bel air ; c’est un certain Arnolphe, qui a du bien, et qui, nous apprend son compère, se fait appeler Monsieur de la Souche ; vieux garçon (cela se voit), l’œil encore vif, la lèvre grasse, aimant les bons contes, un bon raillard, eût dit Rabelais, et qui se flatte de les savoir toutes : écoutez-le dauber sur les maris ; il ne tarit pas, il en fait gorge chaude ; oui, mais repart le compère à qui cet ennemi des maris vient de confier son prochain mariage, Qui rit d’autrui Doit craindre qu’en revanche on rie aussi de lui. […] Le traître, bénissant ce coup de fortune, se cache dans son allée, s’enveloppe le nez dans son manteau, et prend la main d’Agnès, qui ne le reconnaît point.

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