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40. (1853) Des influences royales en littérature (Revue des deux mondes) pp. 1229-1246

Bornons-nous à rappeler qu’il vécut si bien en dehors de son siècle, que son siècle ne le comprit point, que son ami Boileau l’oublia absolument, lui et la fable, dans son Art poétique, et qu’enfin Mmede Sévigné elle-même, toujours citée parmi les rares esprits de son temps qui paraissent avoir apprécié le grand poète à sa juste valeur, parle pourtant de ses chefs-d’œuvre comme de bagatelles 3, jolies, il est vrai, mais peu dignes d’occuper des gens nés pour s’occuper de questions infiniment plus graves, comme celle de savoir quel a été le costume de M. d’Hocquincourt à la dernière promotion des chevaliers de l’ordre, ou si Mmede Ventadour aura le tabouret. […] Nous nous bornerons à rappeler que Chapelain s’y est fait la plus belle part, 3,000 livres, comme au plus grand poète français qui ait jamais été (ainsi s’exprime ce document) ; que Corneille y est porté pour 2,000 livres, Molière pour 1,000 seulement. […] On a bien souvent rappelé l’anecdote de Louis XIV partageant avec Molière son en cas de nuit, obtenant ainsi de ses valets de chambre qu’ils voulussent bien manger à la même table que l’auteur du Misanthrope et le traiter comme leur égal.

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