« [*]Je ne ferai point comme ceux dont on vient de parler, qui louent et qui blâment excessivement, je dirai la vérité, sans que ce fameux auteur (Molière) s’en doive offenser ; et certes, il aurait grand tort de le faire, puisqu’il fait profession ouverte de publier en plein théâtre les vérités de tout le monde : cette raison m’oblige à publier les siennes plus librement que je ne ferais. […] Nous avons eu cet hiver le Fédéric 1, qui a fort réussi, sans doute avec quelque raison, puisqu’il ne part rien de la veine de son auteur qui ne soit plein de feu ; témoin sa Clotilde, où la boutade est bien exprimée. […] Nous ne parlons de cette troupe de comédiens espagnols que par la seule raison qu’elle joua quelque temps sur le théâtre de l’Hôtel de Bourgogne ; il y a toute apparence qu’elle ne fut pas goûtée du public, peut-être à cause du peu de personnes qui entendaient la langue espagnole ; quoi qu’il en soit, ces comédiens restèrent en France jusqu’en 1672 avec une pension de la reine, et sans doute à titre de ses comédiens ; un passage d’une lettre en vers de Robinet servira pour appuyer cette conjecture.