Celui-ci a plus de raisons d’être et s’appuie sur des autorités moins contestables que l’autre. […] Aucun d’eux n’a ni tout à fait tort ni tout à fait raison, mais il est peu d’idées de l’un et de l’autre qui ne puissent entrer, plus ou moins modifiées, dans la philosophie de Molière lui-même. […] Le poète adressait donc au père un sonnet, accompagné d’une lettre de consolation, où il lui disait : « Si je n’ai pas trouvé d’assez fortes raisons pour affranchir votre tendresse des sévères leçons de la philosophie et pour vous obliger à pleurer sans contrainte, il en faut accuser le peu d’éloquence d’un homme qui ne sauroit persuader ce qu’il sait si bien faire. » M. […] Cet acharnement ne peut s’expliquer que par des raisons personnelles au poète. […] Molière avait raison : le point d’honneur consistait pour lui, non pas, comme disait Boileau, « à se barbouiller le visage d’une moustache de Sganarelle et à recevoir des coups de bâton, » mais à ne pas abandonner la troupe dont il était l’âme, à ne pas lui enlever, en se retirant d’elle, son principal élément de succès.