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98. (1874) Leçon d’ouverture du cours de littérature française. Introduction au théâtre de Molière pp. 3-35

Malgré cela, comme un enfant n’avait pas le temps de devenir barbon en 40 jours, il fallait plusieurs personnes pour jouer le même rôle. […] Le livret ne manquait pas d’indiquer ces changements de personnes dans le même rôle, « Ci fine la jeune Sara, Ci fine le petit Samuel, Fin du petit Salomon, cy fine Jésus enfant, cy commence la grande Marie. »On remontait même jusqu’à la naissance des personnages. Dans le Sacrifice d’Abraham, mystère joué à Paris devant: François Ier, en 1539, Isaac, fils de Sara, paraissait en scène dès le moment de sa naissance : « Icy, dit le livret, fault un enfant nouveau-né. » On peut imaginer ce qu’il fallait de monde pour jouer tant de rôles et représenter tant d’actions diverses. […] Le rôle de la Vierge est traité avec un soin infini : c’est déjà ce type pur, cette idéalisation de l’amour maternel, dont les peintres nous laisseront tant de vives images; Quand elle retrouve Jésus après la discussion au Temple avec les Docteurs : O mon doux enfant gracieux, lui dit-elle en l’embrassant, Fils de toute douceur parfait, Mon cher fils, que nous as-tu fait?

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