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118. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE V. L’Éducation des Femmes. » pp. 83-102

Molière met sous vos yeux, en exemple, la femme douce, sage, instruite, spirituelle et modeste ; il vous montre Henriette, pleine de bon sens, de timidité, de grâce, de fines reparties ; sa droiture d’esprit lui suffit pour être inaccessible aux fades compliments d’un diseur de douceurs qui n’en veut qu’à sa dot316 ; pour répondre à un gros pédant ce mot plein d’esprit français et de grâce féminine : Excusez-moi, monsieur, je n’entends pas le grec317 ; pour déclarer nettement à l’homme qui veut l’épouser malgré elle, qu’elle ne se sent point la force de supporter les charges et les périls du mariage sans le soutien de l’amour318. […] La piquante Lisette de l’École des maris est le bon sens incarné, quand elle répond, avec un délicieux mélange de finesse et de naïveté, au Sganarelle qui croit s’assurer une femme parfaite en tenant sa pupille bien enfermée : Notre honneur est, monsieur, bien sujet à faiblesse, S’il faut qu’il ait besoin qu’on le garde sans cesse325 ! […] Molière a une parole de philosophe, quand il répond à cela : Mais comment voulez-vous, après tout, qu’une bête Puisse jamais savoir ce que c’est qu’être honnête ?

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