Il y a, comme dans quelques autres pièces de Molière, un assez grand nombre de vers alexandrins ou de vers plus courts mais très nettement marqués mêlés à la prose et qui n’y détonnent pas. […] La pièce ne plut pas dans sa nouveauté parce que c’était une grande comédie en prose. […] , leur trafic de réputation et leur ligues offensives et défensives, aussi bien que leurs guerres d’esprit et leurs combats de prose et de vers. » Voilà les sujets de pièces auxquels pensait Molière en juin 1663 et en octobre 1663. […] Monsieur Jourdain, fils de gros marchand de draps, homme riche et presque noble homme, ne sait pas la différence de la prose d’avec les vers et même ne sait pas ce que veut dire le mot prose ; Arnolphe a de la littérature, mais il en est encore aux quatrains de Pibrac et du conseiller Mathieu ; Chrysale n’a qu’un livre, le Plutarque d’Amyot, qu’il n’a jamais lu et qui ne lui a jamais servi qu’à mettre ses rabats. […] Car « on apprend par là chaque jour les petites nouvelles galantes, les jolis commerces de prose et devers ; on sait à point nommé qu’un tel a composé la plus jolie pièce du monde sur un tel sujet, qu’une telle a fait des paroles sur un tel air ; que celui-ci a fait un madrigal sur une jouissance et que celui-là a composé des stances sur une infidélité… » et en effet « n’est-ce pas renchérir sur le ridicule qu’une personne se pique d’esprit et ne sache pas jusqu’au moindre petit quatrain qui se fait chaque jour ».