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17. (1824) Notices des œuvres de Molière (VIII) : Le Bourgeois gentilhomme ; Psyché ; Les Fourberies de Scapin pp. 186-466

On prétendit, dans le temps, que Molière avait pris pour modèle de son principal personnage un nommé Gandouin, qui, ayant amassé une grande fortune dans l’état de chapelier, l’avait dépensée follement, en fréquentant des grands seigneurs, et en entretenant des coquettes. […] Quoi qu’il en soit, la noblesse satisfaisait en même temps les deux principales choses qui servent de mobile et de but aux actions humaines, la vanité et l’intérêt. […] Autour du ridicule principal qui domine toute la composition, quel nombreux et plaisant cortège de ridicules secondaires, qui, tour à tour, lui donnent ou en reçoivent du lustre ! […] Ensuite, il a plus qu’un ridicule ; il a un tort, et même assez grave, celui de donner les mains à une insolente mystification dirigée contre l’homme dont il veut devenir le gendre, et, qui plus est, d’y prendre le principal rôle. […] La comédie des Fourberies de Scapin a donc les deux caractères principaux d’une comédie grecque ou romaine, puisqu’un valet, Scapin, est la cheville ouvrière de l’action, et que le dénouement consiste dans la reconnaissance de deux jeunes filles, ravies depuis longtemps à l’amour de leurs pères, et que des incidents inattendus remettent entre leurs bras.

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