Simple comédien de campagne, il entretient avec le prince de Conti, de 1653 à 1056, des relations dont un témoignage récemment mis en lumière3, celui de l’aumônier du prince, l’abbé de Voisin, nous permet d’apprécier le caractère : le prince « conféroit souvent » avec le comédien, « et, lisant avec lui les plus beaux endroits et les plus délicats des comédies tant anciennes que modernes, il prenoit plaisir à les lui faire exprimer naïvement. » Il ne fallut rien moins que les instances répétées de l’évêque d’Alet, Pavillon, pour rompre ce commerce. […] Lui-même nous a conservé la spirituelle réponse faite par le prince à Louis XIV, sur la sévérité des dévots pour Tartuffe et leur indulgence pour une pièce vraiment impie, Scaramouche ermite. […] Louis XIV ayant tenu le même langage à Racine et à Boileau, on peut admettre que le prince, obligé à moins de réserve que le roi, fut aussi bienveillant pour Molière.