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242. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre VI » pp. 394-434

, pour plaire à leurs maîtres qui étaient des soldats, ont laissé la comédie, et la tragédie, et le carmen saltare, et même le carmen seculare, pour raconter uniquement les sièges, les batailles, les villes prises et renversées, les traités violés et rompus. […] quand mademoiselle Mars prit congé du théâtre et de la vie, il nous sembla que c’était là un de ces bruits inattendus qui annoncent des choses impossibles, tant nous étions habitués à ne pas douter de cette grâce inépuisable et de cette jeunesse éternelle ! […] Le lendemain du jour où mademoiselle Mars prit congé de son public en deuil, chez un honnête citoyen que je ne veux pas nommer, deux braves comédiens du boulevard, faits pour mieux que cela, racontaient, en souriant, les heureuses misères de leur vie, et leur théâtre fermé. […] Enfin la critique moderne est revenue, et vaillamment aux maîtres de l’antiquité, leur empruntant tout ce qu’elle pouvait leur prendre ! […] Hier encore la flatterie n’avait rien de si lâche et de si rampant qui ne fût à leur taille… le lendemain le public prend sa revanche, et c’est à peine si l’on sait le nom de cette adorée.

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