Mais figurez-vous ce titre si plein de promesses, ayant échappé à Molière par hasard et tombant tout vierge entre les mains d’un de nos auteurs dramatiques actuels : je ne parle pas, bien entendu, du premier venu, mais d’un fort, d’un très fort, du plus fort, si vous voulez, de celui qui soutient le plus terriblement les thèses les plus formidables... […] Autant le seigneur Arnolphe s’est donné de mal, autant cet étourneau d’Horace prend peu de peine ; il ne fait que paraître le long du mur, le nez au vent et le poing sur la hanche, entassant, Dieu merci, étourderies sur maladresses, et le pauvre petit espalier ensorcelé lui tend amoureusement toutes ses branches, secouant au-devant de la jeunesse qui passe le trésor de ses premiers fruits. […] Il trouverait tous les sujets primordiaux mis en œuvre, tous les caractères de premier jet usés à la scène; il serait donc bien forcé d’égarer son génie dans nos chemins de traverse et de battre nos buissons, sous peine de refaire ce qui dès longtemps aurait été fait. […] c’est peut-être même par excès de tendresse pour la famille qu’ils lui tâtent le pouls quelquefois si brusquement, et qu’à la moindre alerte, pour une migraine ou un rhume de cerveau, ils lui conseillent du premier coup cette tisane d’acier : l’amputation, le divorce !