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127. (1850) Histoire de la littérature française. Tome IV, livre III, chapitre IX pp. 76-132

Pour ne parler que de ces premières ébauches de comédies, au lieu de caractères, on y trouve des situations ; au lieu des ridicules de la nature, des ridicules exagérés ou imaginaires ; au lieu de personnages, les types de certaines professions, un docteur, un capitan, un juge ; au lieu de la vraisemblance dans l’action, tout l’esprit de l’auteur employé à y manquer. […] Quand, au premier acte, Dorante se donne à Clarice pour un brave qui revient des guerres d’Allemagne, je le conçois : son vice peut lui servir. […] La création du Sganarelle de L’École des Maris, c’est la création du premier homme dans la comédie. […] Boileau, le plus impatient de tous, et en même temps le plus assuré que Molière avait de quoi répondre, l’en pressait vivement, l’inquiétant sur la solidité de ses premières peintures, afin de l’exciter à les surpasser. […] C’est cette réunion extraordinaire de talents qui fit de ce grand homme un poète hors de pair, et un acteur de premier ordre.

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