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124. (1892) Vie de J.-B. P. Molière : Histoire de son théâtre et de sa troupe pp. 2-405

Jean-Baptiste Poquelin fit, en l’année 1643, le pas décisif dans la voie où son génie le poussait. […] Quoique Scarron, par une naturelle tendance, peignît en laid plutôt qu’en beau, et que les scènes qui ont pour Théâtre Le Tripot de la biche soient poussées souvent à la caricature, nous apercevons distinctement dans ce récit fictif la rudesse des mœurs de province, l’absence à peu près complète de police, l’impertinence seigneuriale et la brutalité soldatesque, et, au milieu de ces mœurs grossières et batailleuses un épanouissement de l’individu, un relief vigoureux du caractère. […] Il y a ici une allusion assez claire au récit de la Nuit, par lequel débutait le ballet : Après que ses faits pleins de gloire T’ont rendu le témoin d’une illustre victoire, Dont l’orgueil de l’Espagne a poussé des soupirs. Les faits pleins de gloire du prince de Conti, c’était la première campagne de Catalogne, qui avait eu lieu en 1654, et l’illustre victoire dont l’orgueil de l’Espagne avait poussé des soupirs, c’était la prise de Puycerda (21 octobre), qui avait terminé honorablement cette campagne. […] Il nous semble que ce serait aller trop loin et pousser les choses à l’extrême rigueur.

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