Une fenêtre ouverte ou fermée un moment devant ou après le temps qu’il l’avait ordonné mettait Molière en convulsion ; si on lui avait dérangé un livre, c’en était assez pour qu’il ne travaillât de quinze jours ; il y avait peu de domestiques qu’il ne trouvât en défaut ; et la vieille servante, La Forêt, y était prise aussi souvent que les autres, quoiqu’elle dût être accoutumée à cette fatigante régularité que Molière exigeait de tout le mondea, et même il était prévenu que c’était une vertu ; de sorte que celui de ses amis qui était le plus régulier et le plus arrangé, était celui qu’il estimait le plus. […] Mais quand Molière eut bien préparé sa vengeance, il déclara publiquement qu’il les avait faits : Benserade fut honteux, et son protecteur se fâcha, mais il avait les sentiments trop élevés pour que Molière dût craindre les suites de son premier mouvement. » Ajoutons, pour terminer cet article, le sentiment de quelques auteurs célèbres sur la personne et les ouvrages de Molière. […] « Non seulement en 1665 il obtint pour sa troupe le titre de Troupe du roi, avec sept mille livres de pension, mais sur les instances réitérées de ses camarades, il demanda et obtint un ordre du roi qui fit défense aux personnes de sa maison d’entrer à la comédie sans payer. » (Voici de quelle façon Grimarest, Vie de Molière, p. 310 et suivantes, détaille ce fait :) « [*]Les mousquetaires, les gardes du corps, les gendarmes, les chevau-légers entraient à la comédie sans payer, et le parterre en était toujours rempli, de sorte que les comédiens pressèrent Molière d’obtenir de Sa Majesté un ordre, pour qu’aucune personne de sa maison n’entrât à la comédie sans payer : le roi le lui accorda ; mais ces messieurs ne trouvèrent pas bon que les comédiens leur fissent imposer une loi si dure, et ils prirent pour un affront qu’ils eussent eu la hardiesse de le demander.