/ 226
180. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

C’était cependant une entreprise digne du respect que nous portons à Molière, de remplacer les vers de Thomas Corneille par la prose de Molière, qui devait ainsi rentrer dans tous ses droits ; mais la mémoire des comédiens, ce singulier mécanisme que les plus habiles physiologistes n’ont pu expliquer, fut longue à se prêter à cette révolution. […] Quant au libertinage de l’esprit, ce Don Juan est le plus grand scélérat que la terre ait jamais porté. […] Il s’est mis à cheval sur cet âne immortel que montait Sancho Pança de son vivant ; heureux âne qui porte dans sa besace cent fois plus de philosophie qu’Aristote n’en portait dans sa tête. […] Il savait très bien que c’était son œuvre et son chef-d’œuvre, que c’était là son grand coup à porter, et que, ceci fait, il allait se placer un peu plus haut que Pascal, et tout simplement à côté de Bossuet. […] Et tu penses que nous portons pour rien un bâton ferré ?

/ 226