Nous en avons scrupuleusement collationné les 90 pages consacrées à « Molière, aux particularités de sa vie, à ses comédies, aux extraits des divers jugements qu’on en a portés, à la suite des acteurs ou actrices les plus célèbres dont la plupart ont été contemporains de Molière », avec le texte préalablement publié par le Mercure, et notre conclusion peut se résumer en ce dilemme : ou Boucher d’Argis est l’auteur des Mémoires de 1738, — ce qui me paraît très probable, puisqu’il collaborait à cette époque au Mercure, — ou il aurait impudemment copié le Mercure, en se bornant à transposer certains passages. […] Son jugement exquis l’a toujours porté à ne jamais parler lui-même dans ses pièces, mais à y faire parler toujours ses personnages selon l’idée qu’il donne de leur condition et de leur tour d’esprit. […] Ce fut vers ce tems-là qu’il se maria40, selon M. de Grimarest41, et ce mariage répandit l’amertume sur tout le reste de sa vie ; les dégoûts qu’il eut de ce côté-là le portèrent à se renfermer dans son travail et dans ses amis. […] R., après le décès de laquelle il se maria en la province de Brie, où il embrassa la vraie religion, et quelque temps après plaça ledit supliant, son fils aîné, dans les gardes du Roy Louis XIII, père de Sa Majesté, où il porta le mousquet dans la compagnie de M. de la Besne, et depuis servit en qualité d’enseigne dans le régiment de Rambure, et après, la réforme de quelques compagnies de ce régiment lui fit prendre le parti de la comédie, dans laquelle il a servi depuis vingt-cinq ans, comme il fait encore à présent, au divertissement de Sa Majesté. […] Il portait « d’azur à une hure de sanglier de sable accompagnée de trois glands de sinople ».