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122. (1800) De la comédie dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VI) pp. 204-293

L’auteur donne au Misanthrope un personnage ridicule : oui ; mais ce ridicule porte-t-il sur ce qu’il est droit, sincère, homme de bien? […] Il porte sur des travers réels, qui tiennent à l’excès de ces bonnes qualités. […] J’ai porté cette discussion jusqu’à l’évidence; je conclus : donc le ridicule ne porte que sur ce qui est du ressort de la censure comique, sur ce qui est outré, déplace, répréhensible : donc la vertu n’est point compromise, puisqu’un homme honnête n’en demeure pas moins respectable, malgré des défauts d’humeur et des travers d’esprit. […] Il donne à Cléanthis un caractère particulier, celui de ces épouses qui s’imaginent avoir le droit d’être insupportables, parce qu’elles sont honnêtes femmes. il porte bien plus loin que Plaute le comique de détails, qui naît de l’identité des personnages. […] —L’hypocrisie, telle que je veux la peindre, est vile et abominable; mais elle porte un masque, et tout masque est susceptible de faire rire.

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