En réalité c’est un fabricant, à peine un homme de lettres, encore moins un poète, qui fait de la littérature comme il aurait auné de la toile, parce que Pierre, son frère, est déjà dans la partie et qu’il en vit honorablement ; qui n’a été de l’Académie que parce que Pierre, son frère, en avait lui-même été, et dont la réputation ne s’est soutenue jusqu’à nous que parce que Pierre, son frère, a fait le Cid et Polyeucte. […] Enfin l’on trouve chez Molière un accent d’expérience personnelle qui, à lui seul, suffirait à le distinguer des poètes comiques de son temps. […] Tartufe est un autre fragment d’une conception de l’homme et de la vie que le poète essaye de faire partager. […] Il leur parut enfin que ce poète franchissait les limites, qu’il étendait les droits de son art jusque sur des objets qui devaient lui demeurer étrangers, qu’il sortait insolemment de son rôle d’ « amuseur public ». […] On le verra bien si on compare ses vers «à ceux de La Fontaine, qui est poète, qui l’est dans ses Fables, et même dans ses Contes, où pourtant on ne dira point qu’il soit préoccupé de sentiments très nobles.— En résumé, nous dirons que la versification de Molière, telle qu’elle est, facile, « chevillée », prosaïque, est exactement adaptée aux nécessités de sa comédie.