C’étaient ces femmes-là que le poète voulait attaquer sous le nom de Femmes savantes. […] Le vice du sujet, et la manière dont Molière l’a traité, annoncent assez que l’opinion de la haute société pesait tout à la fois sur la cour et sur le poète, et n’embarrassait pas moins celui-ci qu’elle n’importunait l’autre. […] Il est fort probable que les directions primitives de l’esprit du poète ont été tournées contre la haute société et contre les hommes de lettres qui s’y étaient attachés ; que les atteindre a été son but secret. […] Un poète qui peint des caractères fait comme le peintre de paysage : il emprunte des détails partout où il en trouve qui rient à son imagination et conviennent à ses vues ; il les rapproche, il les sépare de manière à en tirer des effets. Il en est ainsi des poètes et des moralistes même.