C’est même une des premières recommandations que fait Horace en son Art poétique, d’être plein de réserve et de délicatesse dans l’emploi des mots : In verbis etiam tenuis cautusque serendis ! […] Chacun d’eux, Hamlet et don Juan, dans ce lieu respecté, se montre enfin à nous tel qu’il est. — Quand Hamlet pénètre dans le cimetière, il a perdu toute sa gaieté, et telle est la tristesse dont son âme est pleine, que la terre, cette belle création, lui semble un promontoire stérile : « l’homme ne lui plaît plus, ni la femme ». […] Chremyle est riche, il achète tout ce qui est à vendre… Survient alors l’éternelle entrave, l’éternel remords, la pauvreté, le pauvre de Don Juan, les yeux hagards et pleins de fureur ! […] … Après la louange de la pauvreté arrivent les ennuis de l’abondance : — À quoi bon ces coffres pleins d’or, ces cruches remplies d’encens, ce puits d’huile, et ces tonneaux de vin ? […] — L’amour se croit offensé si le chagrin jette ses ombres sur le cœur qu’il cherche à remplir d’un soleil sans nuages. » Et un peu plus bas ce roi gentilhomme, si plein de tact et de goût, s’oubliait jusqu’à dire à mademoiselle de La Vallière : — « Madame, ai-je mérité le muet reproche de votre chagrin ?