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71. (1747) Notices des pièces de Molière (1670-1673) [Histoire du théâtre français, tome XI] pp. -284

      Les deux Majestés, à Chambord, Ont reçu tout de plein abord, Harangues mauvaises ou bonnes, Des plus magistrales personnes. […]       De Monsieur, un valet de chambre, Ce grand vendeur de musc et d’ambre, À savoir le sieur Martial, Se voulant montrer jovial, Fit par pure réjouissance, Un festin de rare importance, À douze de ses compagnons ; Illec, on ne vit point d’oignons, Mais des muscades, des eaux d’anges, Des orangers chargés d’oranges, Et de très excellents ragoûts, Qui flairaient mieux que des égouts : Mais la fine galanterie, Que j’eusse cent fois plus chérie, Que les plats les mieux apprêtés, Qu’on y voyait de tous côtés Fut, que douze charmantes filles, Jeunes, riantes et gentilles, Ayant toutes beaucoup d’appas, Vers le déclin dudit repas, D’une façon fort agréable, Servirent le dessert sur table ; Anis, sucres, pommes, biscuit, Bref, chacune porta son fruit ; Après, laquelle gaillardise, Une musique assez exquise, De deux, ou trois, ou quatre chœurs, Ravit les âmes et les cœurs ; Ensuite, on but à tasse pleine, La santé du roi, de la reine*, Et de Monsieur, aussi d’Anjou, De la Cour le charmant bijou. […] Trissotin, qui, tout rempli de son savoir, et tout gonflé de la gloire qu’il croit avoir méritée, paraît si plein de confiance de lui-même qu’il voit tout le genre humain fort au-dessous de lui. […] Il fit un compliment au roi, à sa manière ordinaire, c’est-à-dire plein d’esprit et d’éloquence… M. 

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