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104. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

Molière s’est réservé le rôle de Sganarelle, qui est des plus plaisants. […] Dimanche lui-même, dont le poète a tiré le parti le plus plaisant du monde, est un avertissement. […] Voilà donc la bouffonnerie qui devient un sermon. — Molière, tout au rebours : il a été grave, sérieux, austère pendant tout le cours de la pièce ; il a oublié bien souvent qu’il nous avait promis une comédie, et maintenant que justice est faite, que le scélérat est englouti, Molière se souvient qu’il a voulu en effet écrire une comédie, et qu’il doit, tout au moins, nous laisser sur un trait plaisant ; hé bien, ce trait plaisant, au milieu du souffre qui brûle encore, il le tire du trembleur Sganarelle. […] Si le ballet n’était que joli et amusant, si les danses n’étaient que plaisantes, si le dialogue, improvisé sur un banc de gazon, n’était que suffisant à l’heureuse disposition du moment, la chose restait enfouie au milieu des ballets dansés par le Roy, et tout le monde était content.

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