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119. (1725) Vie de l’auteur (Les Œuvres de Monsieur de Molière) [graphies originales] pp. 8-116

Plût à Dieu, lui répondit le grand-pere, qu’il fût aussi bon Comedien que Belleroze. […] On fit appercevoir Moliere que le grand soin qu’il avoit de plaire au public lui ôtoit celui d’examiner la conduite de sa femme & que pendant qu’il travailloit à divertir tout le monde, tout le monde cherchoit à la divertir. […] Il se voyoit aimé du mari, necessaire même à ses spectacles, caressé de toute la Cour, il s’embarrassoit fort peu de plaire ou non à la Moliere : elle ne le negligeoit pas moins ; elle s’échapa même un jour de lui donner un soufflet sur un sujet assez leger. […] Ce dessein ne plut nullement à Hubert, qui trembloit encore. […] Il avoit un attachement inviolable pour la personne du Roi ; il étoit toûjours occupé de plaire à Sa Majesté, sans cependant negliger l’estime du Public, à laquelle il étoit fort sensible.

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