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132. (1900) Molière pp. -283

Son idéal de mariage, au bourgeois de Molière, est placé aussi bas que possible ; s’il lui arrive malheur, aucune souffrance chez lui, d’affection ni de cœur ; il n’a que les souffrances de vanité plate ; s’il se résigne, sa résignation est basse au possible. […] Si on s’en tenait à cette explication des œuvres de génie, la race, le milieu et le moment, je ne vois pas pourquoi tous les gens très instruits de ce temps, tous les grands écrivains placés dans les mêmes conditions, n’auraient pas pu trouver l’idée et saisir les perspectives du Tartuffe et de Dom Juan. […] Prenons un ancien, celui qui aura le plus disserté ce sentiment ; mettons-nous à lui expliquer tout ce que nous plaçons, sous ce nom, d’élans généreux, d’espérances consolantes, de souffrances raffinées, de joies pures. […] Il eût été mieux placé dans l’une de tes académies. […] Il est utile pour le bonheur même des peuples qu’ils nous placent aussi loin et aussi haut que leur imagination peut porter.

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