Tome I, p. 129 Béjar le Comédien18, qui fut camarade de Molière en Province et à Paris, demeura estropié d’une blessure qu’il avait reçue au pied, en séparant deux de ses amis qui se battaient en duel. […] Molière y eut un grand accès, et y était fort bien venu ; mais lui ayant été dit quelques railleries piquantes de la part de Cotin* et de Ménage*, il n’y mit plus le pied, et joua, comme nous l’avons dit, Cotin* sous le nom de Trissotin, et Ménage sous le nom de Vadius. […] Le docteur met la tête à la fenêtre, et leur fait à tous des réprimandes : il descend pour mettre la paix entre eux : ils se sauvent tous pour se dérober à la volubilité de sa langue ; et le Barbouillé, plus impatienté que les autres, pendant qu’il poursuit ses déclamations, lui attache une corde au pied, et l’ayant fait tomber, le traîne à écorche cul jusques dans la coulisse, avec quoi finit la Comédie. […] La femme de Molière alla sur le champ à Versailles se jeter aux pieds du Roi, pour se plaindre de l’injure que l’on faisait à la mémoire de son mari, en lui refusant la sépulture ecclésiastique.