/ 165
102. (1882) L’Arnolphe de Molière pp. 1-98

Avec un mot de lettre est tombée à ses pieds. […] C’est encore Molière qui rouvre le quatrième acte ; et, tout entier à son rôle, il nous peint Arnolphe rongeant son frein, jaune de bile, tantôt poussant de pitoyables soupirs, tantôt crossant du pied, cherchant où décharger son courroux, et à chacune de ces inflexions plaisantes, et de ces brusques changements d’intonation, où il excelle, et que ses rivaux traitent d’affectation, la gaîté se communique et s’accroît. […] Un jour qu’on jouait par ordre, à Versailles, une pièce de Mme de Villedieu, — une aventurière fameuse par ses deux maris bigames et par ses duels, et qui avait été, en un temps, de la troupe même de Molière, — ce jour-là donc, Molière en verve improvisa à la pièce un prologue, où il fit un marquis ridicule qui voulait prendre place sur le théâtre malgré les gardes, — j’ai dit que chez le roi cela n’était pas toléré ; — et il eut une conversation comique avec une actrice qui fit la marquise ridicule, placée au milieu de la noble assemblée. — Quel dommage que ces impromptus n’aient pas été recueillis, comme ces autres fantaisies, aux titres affriolants, le Fagoteux, le Grand Benêt de fils aussi sot que son père, qui sont mentionnées dans le même temps, et où nous eussions surpris l’invention de Molière en déshabillé, et sa muse, comme dit la chanson, un pied chaussé et l’autre nu !

/ 165